Vocalise d'un murmure.

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Moi j'men fous, j'suis en vacances, et ce soir sur les quais d'la seine, et demain j'irai au resto chinois avec copain et dimanche on arrosera une première année d'obtenue.

Le haut de la montagne. A bout d'souffle j'traine des pieds.
Le plus dur c'est quoi, descendre ou monter ?
Un illustre auteur lu par pur hasard interrogeait le début de l'existence : est ce qu'on commence en haut ou en bas ?
Le plus facile, c'est quelle partie de la pente, grandir ou vieillir ?

J'admets n'avoir pas cet esprit d'une profondeur aussi vertigineuse.
Que ce soit au début ou à la fin, quand t'es en haut d'la montagne y'a qu'une chose à faire, c'est pousser ton cri sauvage et barbaresque.



Te sentir exister.



Ai-je besoin d'aller en haut d'une montagne et crier bestialement pour prouver mon existence ?
Non, mais je vis de clichés plus ou moins désuets ; et même si ça m'expose un peu trop au Kitsch tout puissant, j'adore ça.


Chacun ses p'tites faiblesses, chacun ses vices et ses tromperies.
Y'a pas d'Extraordinaire.



Et même si sa maison est un musée de fausses icônes russes en papier maché et de samovars dorés.

Boule de nerfs
Les pognes jointes et la besogne silencieuse, le soupir comme un râle de plaisir, le coeur au fond de la poche, trouée.

Car à vingt ans, on va loin, pour pas s'abimer l'amour, caché au fond du coeur, au fond dl'a poche, et tout dégringole, allez vas-y rigole. Moi j'men fous, je vole.

Talkin' about a revolution.

Car à vingt ans, tu peux courir, te casser la gueule, rire, faire des souvenirs, et te reccasser la gueule. Enfin, essayer. Enfin moi j'dis ça, j'dis rien, hein.

Run, run, run, run, run, run, run.

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MONSIEUR

EUGENE.

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Nanou, 12 avril 2008.

Au commencement, il n'y avait rien : la vie dormait au sein du chaos, et sa petite respiration d'enfant tranquille lui soulevait la poitrine par à coups, cognant contre les parois du néant. Dans la plus grande confusion, l'écho produit à ce songe se mêla. Alors il y eut le plein et le vide, il y eut un monde : un espace imaginaire, comme un refuge en montagne.
L'écho résonna, si longtemps et si fort, qu'il se fit entendre de la Vie : il y eut rencontre. Alors il y eut partage, réflexion, espoir et projet. Et sous ses paupières closes, la vie se créa elle même, libérant les formes et les contours de toutes les choses vivantes. Alors le temps, et la naissance, et la mort furent. Et le rire, l'ivresse et la folie.

C'est ainsi que commença la grande Histoire du monde : l'illusion réaliste d'un rêve né du hasard, dans lequel toutes les choses vivantes se laissèrent bercer.

Avis de tempête sur l'Ouest

T'étais où, tout ce temps de pluie ?
Sous mes soupçons,
Sous mes sourires ?
Petite bassesse quotidienne qui enterre mes possibles.

Et que comme tous ces cons dans la rue, on s'est replié sous nos mensonges.
Comme des manteaux de fourrure.

Et que comme tous ces cons dans la rue, on s'est caché dans nos envers.
Dans nos impers.
Et sous nos parapluies.

( Ce demi-ton de décalage, imperceptible, dans ta voix, en dernière vague de tempête.)

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Dernières nouvelles du front :

Après m'être embusquée dans les classiques et autres poches pendant les vacances, je reprend mon souffle et pars à la conquête des steppes glacées de Russie avec Makine.
Résultat : je divague dans un espèce de paradis blanc version stalinienne, avec en fond sonore un air désuet de Troisième République Française, et des leçons monumentales sur l'art de sourire quand on est femme et de pleurer quand on est vieux, le tout dans une poésie charmante.
Bien, bien.

Quel foutoir mon libre arbitre quand je pense à toi. Regarde, aujourd'hui j't'ai ajoutée, j'sais même pas pourquoi.

Et j'ai pas envie, pourtant, que tu reviennes par ici.